Le meilleur tapis d’orpaillage doit respecter 8 facteurs
Aujourd’hui, le monde de l’orpaillage connait, en France et ailleurs, une offre incroyable en ce qui concerne les différents types de matériels. Depuis ces dernières années, les idées fusent de créativité. Il en est de même pour les tapis d’orpaillage et il y en a vraiment pour tous les gouts avec plus ou moins de réussite pour trouver de l’or. Comment reconnaître un bon tapis d’orpaillage ? Quels sont les critères à respecter pour être sûr d’avoir le meilleur tapis d’orpaillage possible pour son utilisation ?
À défaut de vous dire quel est le meilleur tapis, nous allons voir quels critères privilégier et sous quelles conditions on utilise tel ou tel tapis d’orpaillage. Bien fort est celui qui est capable de dire qu’un tapis est meilleur qu’un autre! La performance d’un tapis est toujours liée au gars qui l’utilise.
C’est quoi un bon tapis d’orpaillage ? 3 facteurs d’efficacité.
Un tapis d’orpaillage est un tapis généralement souple qui se place au fond d’une rampe de lavage afin de permettre de trier les graviers par ordre de densité avec des pièges (riffles). Le tapis est capable de retenir les matériaux lourds dont l’or et doit absolument laisser passer les plus légers.
On qualifie donc un bon tapis d’orpaillage à sa capacité de capter l’or, à le concentrer dans ses riffles et à le retenir sans se colmater. Il est indispensable de retenir cette définition car cela conditionnera beaucoup de choses dans votre vision sur un tapis d’orpaillage et sa réelle efficacité.
Le tapis d’orpaillage doit donc :
- Capter.
- Retenir l’or.
- Et le concentrer.

3 critères qui représentent donc 3 fonctions indépendantes. Ces 3 fonctions doivent être présentes dans votre tapis. Malheureusement, il est très difficile de trouver un tapis qui réunit ces 3 fonctions pleinement exploitées.
Pour exemple : si mon tapis capte excessivement bien l’or, il tendra à se colmater plus vite. Il aura alors plus de mal à retenir l’or dans un temps de fonctionnement plus ou moins long. À l’inverse, un tapis qui concentrera moins bien les graviers facilitera la rétention de l’or dans ses pièges.
Il faut donc trouver un tapis qui puisse garantir le meilleur de ces 3 fonctions. Hélas, j’en vois beaucoup ( environ 85 % de ce qu’il y a sur le marché) qui proposent des tapis avec toujours les mêmes pièges tout au long. À ce jour, je ne connais qu’une seule marque qui a compris comment proposer un tapis qui offre ces 3 qualités. Je ne veux pas citer de marque sinon, je risquerai de me faire mordre par un « cochon doré » …
Mais le tapis et ces 3 fonctions ne font pas tout, il y a aussi des facteurs extérieurs à prendre en compte.
Des facteurs extérieurs qui influent sur l’efficacité d’un tapis d’orpaillage.
Évidemment, un tapis d’orpaillage positionné dans une rampe de lavage ne fonctionne pas seul. L’élément principal qui permet de faire le travail est l’eau. Le tapis d’orpaillage est étudié pour modeler le courant qui circule sur lui pour favoriser et conserver le dépôt de l’or.
Les 3 facteurs complémentaires extérieurs à prendre en compte sont :
- La vitesse de l’eau qui circule dans la rampe.
- La granulométrie du matériel qui sera trié dans la rampe.
- La proportion de matériaux lourds dans les graviers à traiter.
La vitesse de l’eau sera l’élément le plus important de ces 3 facteurs mais celui-ci impactera également les 2 autres. D’une manière générale, plus les matériaux à trier dans la rampe sont fins, mieux le tri se fera et moins vous aurez de perte, quel que soit le type de tapis. De plus, une granulométrie fine nécessitera moins de puissance du courant, car ralentir un courant trop rapide est très facile. Accélérer un courant trop faible est très difficile voire impossible à réaliser.
Un tapis d’orpaillage doit être polyvalent pour répondre aux besoins de l’orpailleur.
Si vous recherchez à acheter ou fabriquer un tapis pour récolter de l’or, il faudra maitriser ces 6 facteurs que nous venons de citer. Évidemment un tapis est ce qu’il est. Il a donc son âme (comme une rivière). Mais une fois au bord de l’eau, vous n’aurez jamais les mêmes conditions de courant. Voilà pourquoi un tapis doit absolument être le plus polyvalent possible, en particulier sur le facteur de la vitesse de l’eau qui circule à l’intérieur. La question qu’il faut se poser maintenant c’est « comment faire pour qu’un tapis soit polyvalent ? ».

Avant de répondre à cette question, il y a un aspect que nous n’avons pas encore évoqué et dont il faut absolument parler. Désolé, on va rentrer dans une partie assez technique, mais cela est important et tout le monde ne connait pas forcément ce phénomène.
Les riffles d’un tapis ralentissent le flux de l’eau.
Petit exemple : On imagine un tapis complètement lisse avec des riffles faisant tous 1 cm de haut et avec un espacement constant de 10 cm. Au total, il y a 5 riffles sur ce tapis. Sur chaque riffle s’écoule le courant, et donc s’en trouve ralenti. Plus le courant descend sur la rampe, plus il se ralentit à cause des riffles qui se succèdent.Il est toutefois inutile d’avoir des tapis parfaitement réguliers et homogènes sur l’ensemble de la rampe. De ce fait, pour un riffle répété dans la rampe, le tourbillon hydrodynamique ou vortex sera de moins en moins rapide et intense au fur et à mesure qu’il descend vers l’aval de la rampe.
Des tapis de ce type sont monnaie courante.
De même des rampes Caledonian ont été modifiées en rampe « classic » a notre demande . En effet, les riffles étaient sur le même plan et trop réguliers ; cela avait pour conséquence de colmater les dernières riffles en graviers légers. Le fabricant a simulé notre requête sur un banc de test et a confirmé nos dires. Il a donc modifié sa rampe de telle sorte que les riffles aient un angle dégressif au fil de la rampe afin de conserver un maximum de force du courant tout au long de la rampe.

La première règle pour avoir un tapis efficace est que ce tapis doit pouvoir compenser la perte de puissance du courant. Comment ? En jouant sur la taille (hauteur) des riffles dans un premier temps. On peut aussi jouer sur l’agressivité des riffles, soit avoir des riffles très agressifs et assez gros au début puis ensuite, vers la fin, des riffles plus doux . Une autre possibilité est de jouer sur l’espacement entre les riffles. Par exemple, il serait judicieux d’écarter de plus en plus les riffles en descendant vers l’aval de la rampe. Ceci laisse davantage de temps à l’eau de couler entre les riffles pour reprendre de la vitesse avant de franchir le prochain riffle.
Variez le type et la forme des pièges.
Cela rejoint un peu le concept précédent en ajoutant une particularité singulière sur les facteurs de la capacité de captation, de rétention et de concentration de l’or. Ce qui crée l’âme d’un tapis, ce sont ses riffles. Toutefois, chaque riffle a un effet bien particulier sur les matériaux et les différents types et formes d’or. L’or fin ne se capte pas de la même façon, avec les mêmes riffles que les ailes de mouches.
Les tapis d’orpaillage avec des pièges identiques et réguliers sont spécifiques.
Pour un industriel, faire des tapis avec des formes de pièges symétriques et identiques est avantageux, surtout pour le coût en recherche et développement. Une rivière qui comporte des marmites régulièrement positionnées comme une râpe à fromage, ou des failles parfaitement perpendiculaires sur 3 kilomètres…: cela n’existe pas dans la nature. Il en est de même pour un tapis; On doit avoir le même raisonnement et s’inspirer de la nature.

Pourtant, dans certains cas, la répétition de piège a du bon, dans le cas des tapis pour les concentrators, ou pour concentrer le « concentré de la rampe » pour le nettoyage final. C’est le seul cas où il est conseillé d’avoir des riffles identiques.
Préférez des tapis d’orpaillage avec des riffles variés.
Tout l’enjeux est donc de proposer différents pièges pour tout type d’or. Par exemple, un riffle massif et gros qui crée beaucoup de turbulences piègera mieux les ailes de mouches et les grains d’or voire les pépites. Un riffle plus doux de type « fissure » ou « crevasse » sera parfait pour l’or fin.
L’emplacement des différents riffles est aussi à étudier. Par exemple, il serait judicieux de privilégier des gros riffles massifs et agressifs au début de la rampe pour capter les gros modules d’or et ailes de mouches. De plus, cette stratégie est doublement bénéfique car ces gros riffles permettront de brasser tous les graviers et favoriseront la décantation des matériaux après eux. Les riffles plus petits seront préférables en fin de rampes pour capter l’or fin. Ainsi toute la rampe est active. Chaque partie de la rampe a sa fonction. Il ne restera alors plus qu’à voir comment concentrer cet or ainsi piégé.
Améliorer la concentration de l’or dans le tapis.
Clairement, la partie la plus difficile à obtenir pour un tapis, c’est d’arriver à concentrer l’or, les minéraux lourds, et laisser passer les légers afin qu’ils soient évacués hors de la rampe de lavage. On veut donc, dans l’idéal, ne conserver que le sable noir et l’or, mais le risque est d’avoir des pertes si la concentration est trop forte.
Hélas, une partie de ce facteur sera de votre responsabilité. Une bonne concentration des matériaux lourds ne sera possible que si vous positionnez parfaitement votre rampe et que vous optimisez les différents facteurs (vitesse de l’eau, taille des sables, angle des riffles,…).

Pour concentrer l’or, il faut trouver la vitesse parfaite du courant qui passera au-dessus de chaque riffle. Ce vortex a 2 fonctions : capter l’or et le concentrer. Capter l’or est pratiquement ce qui est le plus facile. Le plus dur est de le conserver tout en évacuant le plus léger. Pour cela, il faut vérifier sous tous les pièges que les graviers vibrent. Lorsque les graviers et sables vibrent, c’est qu’ils sont à deux doigts de se libérer du piège. Ces micro-vibrations font pénétrer l’or de plus forte densité au fond du piège, à travers les graviers, sous le riffle, permettant de le mettre à l’abri. C’est exactement le même principe que lorsque vous secouez votre pan américain pour faire descendre l’or. Idem sur un banc de graviers d’année en année.
Il faut donc arriver à garantir la captation de l’or et libérer les graviers plus légers derrière les riffles pour libérer de la place. Tout se joue sur la libération de ce gravier. Pour cela il faut regarder comment cela se passe de plus près. Lorsque vous déposez du gravier, le riffle en piège une certaine partie qui se matérialise par une sorte de « langue de dépôt » derrière le riffle. Puis, au bout de quelques secondes, cette langue de dépôt se réduit petit à petit pour se stabiliser et se concentrer uniquement avec des matériaux de forte densité.
C’est ce fameux tri qui s’opère. Pour avoir une bonne concentration, il faut que le vortex soit intense et surtout, déposer les graviers au bon moment. On doit laisser le temps au vortex de supprimer cette langue de gravier stérile. Plus le vortex est bien formé et puissant, plus ce tri se fait efficacement et rapidement.
Pour avoir un bon vortex, il faut donc du débit (vitesse le plus fort possible) et une hauteur d’eau suffisante. On estime que pour 1 cm de hauteur de riffle, il faut 2 cm de hauteur d’eau dans la rampe. Ceci afin que le volume d’eau qui s’élève au-dessus du riffle puisse bien se rabattre après l’obstacle et s’enrouler pour former un bon vortex puissant. La vitesse de l’eau est importante mais le volume d’eau déplacé aussi.
Enfin, et je le recommande vivement, il faut faire en sorte d’avoir une granulométrie de graviers la plus fine possible. Celle-ci sera déterminée par votre prospection, au préalable, en fonction de la taille des paillettes d’or. Plus vos graviers aurifères seront long à nettoyer, mieux le tri se fera, et moins vous aurez besoin de débit fort dans votre rampe. Si, par malchance, un caillou se coince dans un piège, il sera inefficace et videra son contenu avec l’or qu’il contient.
Trouver le bon moment pour faire le nettoyage du tapis.
Un bon tapis polyvalent est important pour pouvoir capter de l’or, mais il faut aussi qu’il puisse se nettoyer facilement. Lorsqu’on récolte de l’or, le nettoyage d’une rampe ou d’un tapis est, par définition, une perte de temps. Or, il faut bien, à un moment ou à un autre, nettoyer et récupérer son concentré. Évidemment, pendant que vous nettoyez vous ne récoltez pas d’or. Il faut donc que ce nettoyage soit le plus rapide et le plus efficace possible.
La première chose qu’il faut apprendre, c’est savoir quand nettoyer votre tapis. Si c’est trop tôt, vous perdrez en efficacité, si c’est trop tard, votre tapis sera colmaté donc vous aurez une perte d’or. Mon conseil est de définir mentalement une zone de votre tapis comme votre indicateur visuel. Personnellement, je me fixe sur le dernier tiers de mon tapis. Je vérifie que les graviers et sables, dans cette zone de riffle, bougent comme en début d’extraction.
Si les graviers semblent immobiles et vibrent moins, il faut nettoyer. Ne vous fiez pas à la présence de sable noir car si votre rampe est efficace, il y en aura beaucoup. Si ces sables noirs ou graviers bougent bien dans le dernier 1/3 de votre rampe, votre tapis peut encore correctement trier l’or. Pour rappel c’est la vibration des grains qui mettra à l’abri l’or au fond des riffles.
Autre rappel, l’arrière de votre rampe aura un courant plus faible qu’en amont. Voilà pourquoi je regarde les vibrations des sédiments uniquement sur la fin de ma rampe. Si ça vibre en aval, ça vibre en amont car le courant est plus rapide donc il y a moins de risques de colmater.
Le système d’accroche du tapis doit donc être simple à manipuler sur votre rampe de lavage. Il faut également que votre tapis puisse se nettoyer facilement. Certains riffles peuvent avoir un design très technique et efficace mais demande des manipulations pour tout libérer correctement au nettoyage. Apprenez donc à bien manipuler votre tapis lors du nettoyage pour être efficace et rapide.
Le ralentisseur en début de rampe n’est pas utile.
Certains tapis d’orpaillage, voire certaines rampes possèdent en amont une zone en V mat ou tapis strié. Sachez que ceci n’est pas un piège. C’est davantage une aide pour visualiser la présence d’or dans vos graviers. On estime que 3 % de l’or se trouve bloqué dans cette première zone.

Ce tapis strié n’a donc pas réellement d’intérêt dans la captation de l’or, sauf si vous avez un premier riffle (vrai riffle) assez massif dès le début de rampe; il est alors intéressant de positionner ce tapis strié pour ralentir les graviers, en lame de fond, afin de le rendre plus efficace.
Si votre configuration n’est pas ainsi, le V mat ne sert à rien. Une zone en début de tapis de V mat, c’est entre 10 et 15 % de surface de tapis (surtout au début) qui ne capte pas ou peu d’or.
Par contre, il peut être judicieux de le remplacer par une série de tapis en U pour capter de l’or en plus de ralentir les graviers.

À retenir.
Un tapis d’orpaillage doit :
- Capter.
- Concentrer.
- Et retenir l’or.
Pour cela, votre tapis doit avoir ces qualités techniques :
- Avoir des riffles assez gros et agressifs en début de rampe pour récupérer la plus grande partie de l’or.
- Avoir des riffles plus petits à la fin pour capter l’or fin.
- Les riffles doivent être décroissants vers l’aval ou de plus en plus écartés entre eux pour compenser la déperdition de vitesse du courant (ou encore mieux, les 2 en même temps).
- Avoir une variation de riffles la plus diversifiée possible pour capturer tout type de paillettes d’or.
- Avoir une conception qui facilite son nettoyage.
- Et surtout, prendre conscience que c’est la connaissance de votre rampe, de votre tapis d’orpaillage qui vous sera particulièrement utile.
Prenez donc le temps d’observer votre tapis, de voir comment il fonctionne et de vous adapter à votre matériel. N’hésitez pas à utiliser la vidéo filmé au ralenti pour comprendre mieux les effets de votre tapis d’orpaillage.
Les tapis d’orpaillage JL golddigger sont de la merde en barre. Ça fait 2 ans que j’ai acheté le Poséidon et il est déjà en train de partir en labo. parfois, du bon vieux caoutchouc tient bien mieux que du silicone mal préparé.
merci pour votre article