Techniques et prospection

Comment prospecter en orpaillage en 9 étapes ?

Voilà un vaste programme que l’on vous propose. Comment prospecter correctement une zone pour découvrir (ou pas) de l’or. Pour la plupart des chercheurs d’or amateurs que nous sommes, la prospection est certainement la partie la plus intéressante. Si pour certain, c’est la soif de l’or qui les anime, cela ne dure qu’un temps. En effet, au fur et à mesure que les années passent et que les grammes d’or se retrouvent dans des fioles de collection, l’orpailleur recherche d’autres challenges, comme celui de trouver l’endroit inconnu au bord de l’eau qui n’a jamais été visité avant lui (même si ceci est peu probable).

Trouver de l’or dans un cours d’eau est une étude du milieu à part entière et aussi un peu de chance. Alors, nous allons tenter de vous donner les armes pour être le plus méthodique possible dans cette recherche.

À la fin de cette page, vous devriez pouvoir :

  • Identifiez les zones intéressantes à prospecter.
  • Énumérer le matériel dont vous avez besoin pour prospecter correctement.
  • Décrire comment bien échantillonner une zone avec son pan.
  • Estimer la quantité d’or récupérée dans un pan américain.
  • Évaluer la viabilité d’un gisement pour une future exploitation à la rampe de lavage.

Prospecter commence par une volonté, celle de vouloir repartir de zéro.

La prospection est à chaque fois une nouvelle aventure. Une volonté de partir d’une page vierge et de mettre en place des stratégies de recherche pour trouver une zone aurifère exploitable mais encore inconnue. Pour commencer, on ne va pas réellement partir de zéro. Ce serait trop bête et on perdrait trop de temps. Dans notre esprit, on va surtout oublier certains préjugés. On part toujours, si on le peut, de données fiables sur le cours d’eau que l’on compte prospecter, à savoir s’il est identifié comme aurifère ou non.

Pour cela, on peut s’aider du site que vous parcourez ici. Il y a, en effet, une page dédiée aux cours d’eaux aurifères par département. On pourrait aussi demander à des amis qu’ils nous conseillent sur la commune ou le cours d’eau, au risque de se fourvoyer. Notre but est de tenter de trouver le meilleur endroit avec le plus d’or possible. Je me fie rarement à ce qu’on me dit sur ce genre de sujet. Je préfère tester par moi-même car, soit on cherche à me balader, soit mes amis peuvent avoir bâclé leur travail de prospection et m’induire en erreur. Je garde tout de même l’information si on me la donne (pour me rassurer).

Aidez-vous des cartes satellites.

Une des premières choses à faire est de visionner sur des images satellites à quel endroit du cours d’eau vous pouvez commercer votre prospection. Il y a 2 choses à apprehender.

  • Trouver une zone geo-physiologiquement intéressante. Et,
  • Appréhender où garer son véhicule.
prospection de placier avec une vue satellite

La seconde chose sera de trouver un endroit ayant les caractéristiques favorables pour trouver de l’or et si possible diversifier son type de recherches (barre de graviers, bedrock, failles,…). Si vous savez déjà que votre rivière est réputée aurifère, trouver des caractéristiques propres aux dépôts d’or seront une priorité lors de votre prospection satellite. Pour cela, google map fait très bien le travail. Le site remonterletemps est également excellent pour voir comment le cours d’eau a évolué dans le temps, en particulier les bancs de graviers et le chemin du cours d’eau.

Le troisième point est de savoir où garer son véhicule et par quel chemin on aura accès au spot de prospection. C’est toujours important de se préparer mentalement à savoir où aller et savoir ce qui nous attend. Si la zone est éloignée d’une route, il faudra prévoir cela en avance pour éviter des surprises et de se surcharger de matériel inutilement.

Regardez toujours Vigicrue.

Vigicrue est un outil sous-exploité en orpaillage. Pourtant il est bourré d’informations. Tout d’abord, c’est votre assurance vie en cas de crue éclair. La chose importante pour préparer votre prospection est de regarder la hauteur d’eau actuelle. Prenez toujours la borne en amont de votre zone. Ensuite, il sera intéressant de voir l’évolution du niveau de l’eau sur une année; Par ailleurs, il faut prendre en compte le delta entre la hauteur actuelle et la hauteur la plus haute lors de la dernière crue. Il sera pour vous un repère important. Il faut donc se noter ces deux hauteurs. On s’en servira plus tard sur place …

Une fois le cours d’eau ciblé, la prochaine étape, et non des moindres, est de se mettre en règle.

Avant de prospecter, faire sa demande d’autorisation auprès de l’administration pour orpailler sereinement.

Avant d’aller plus loin, il faut absolument se mettre en règle avec l’administration. En France, l’orpaillage de loisir est toléré par une dérogation préfectorale, accepté sous la condition de déclarer notre activité avec un courrier, mail ou parfois une démarche simplifiée dématérialisée lorsque ceci est mis en place. Vous trouverez ci-dessous un modèle-type de déclaration.

exemple type pour faire un demande d'autorisation en prefecture ou dreal pour l'orpaillage de loisir
https://www.goldlineorpaillage.fr/wp-content/uploads/2020/03/template-goldline-déclaration-orpaillage.docx

Après quelques jours, voire quelques semaines, vous devriez recevoir un retour positif de l’administration avec les zones qui sont protégées ou sensibles et donc interdites à l’orpaillage.

Préparation du matériel nécessaire pour prospecter.

À ce stade, vous savez à peu près où aller, et vous avez une petite idée de ce qui vous attend. Il reste maintenant à bien préparer ses affaires et surtout ne rien oublier. La grande question est de savoir quoi prendre..!.

En prospection, le matériel est, sommes toutes, assez simple et basique.  Tout ce qu’il faut, c’est un sac à dos avec du matériel approprié, une pelle et une batée. On va essayer d’être plus exhaustif, tout en étant le plus économe en matériel, tant en quantité qu’en volume. Il faut donc :

  • Un pan américain idéalement de 12 à 15 pouces. Un pan plus grand n’est pas nécessaire et prendrait de la place inutilement.
  • Une pelle. Inutile de prendre une grosse pelle. Prenez une petite pelle de jardin idéalement en métal afin d’être le plus fiable possible.
  • Un vieux tournevis plat assez gros afin de vous en servir de levier pour les rochers et gratter quelques fissures de bedrock.
  • Une pompe à main, même petite afin de pouvoir prospecter dans l’eau.
  • Une fiole d’aspiration pour aspirer les paillettes d’or découvertes et s’en servir de poire de sniping le cas échéant.
  • Une petite cuillère solide est étonnamment utile pour creuser les matériaux des fissures du substrat rocheux.
  • Un smartphone pour rester en sécurité, prendre des notes sur place et visionner vigicrue.
  • De quoi se restaurer (casse-croute et de l’eau).
  • Un sac à dos pour transport tout ça.

Le but avec ce matériel est d’être le plus polyvalent possible pour pouvoir prospecter un maximum de zones avec tous les outils nécessaires. On recherche également à être le plus léger et mobile possible car en prospection, on va chercher, fouiller l’or partout où il peut se trouver. Inutile de vous embarrasser de matériel volumineux qui vous encombrera.

Il faudra également vous habiller convenablement. Tout dépendra de la saison. Léger en été et chaudement en basse saison. N’oubliez pas de jeter un œil à la météo avant de partir. En basse saison privilégiez les waders. En été, habillez-vous léger avec une vielle paire de basket pour être à l’aide dans l’eau. Moi, je mets aussi des chaussettes de foot pour me protéger les jambes des coupures et des ronces. Ça reste très agréable même les jambes dans l’eau. Habillé ainsi, vous pourrez aller partout sans crainte de glisser tout en restant protégé.

NB : pensez également que si la pluie est tombée le jour avant, il y a de grandes chances que le niveau de l’eau augmentera 24h après.

Pour la prise d’information.

Lors de la prospection, la prise de note est très importante. Personnellement, je me note progressivement toutes les informations que je vois sur place. Prenez donc un petit bloc-note et crayon à papier pour dessiner, annoter, schématiser les lieux, afin de pouvoir étudier la zone avec un œil neuf, plus tard à la maison. Prenez également des photos de la zone pour mieux vous immerger une fois à la maison.

La prospection est une affaire de connaissances et de stratégie.

Vous voilà enfin arrivé. Bien évidemment, les lieux peuvent paraître assez différents de la vision que vous avez devant votre écran par satellite, mais pas de problème. Vous savez que la rivière où vous êtes est aurifère (ou connue comme telle), que la météo et les niveaux de l’eau sont bons, que votre matériel est prêt à être mouillé. Vous êtes fin prêt pour salir vos ongles de sable noir. La grande question est “par où commencer les recherches” ?

Tout d’abord, mettons au clair les objectifs de la prospection. La prospection c’est 2 objectifs bien distincts. On cherche tout d’abord à savoir où est déposé l’or. Donc, selon toute logique, il y a 2 possibilités : Il y a de l’or ou il n’y en a pas. Mais attention, s’il n’y a pas d’or à un endroit, il est tout à fait possible qu’il y en ait 2 mètres plus loin. Par contre, s’il y a de l’or à un endroit, on va continuer la prospection pour savoir où l’or se trouve le plus concentré.

Pour la suite , il reste à définir le potentiel du spot et savoir quelle zone on cherchera à exploiter ultérieurement en utilisant du matériel permettant de traiter plus de graviers pour récolter plus d’or.

Exploration et connaissances du milieu.

présence de pailletes d'or et de pépites d'or dans le pan

Quand on parle d’orpaillage et plus particulièrement de prospection, on parle souvent de placier. Un placier n’est pas nécessairement un amas ou banc de graviers. Un placier est juste une accumulation de matériaux dans une zone bien définie. On va donc s’attarder sur les différents types de pièges qui peuvent servir à piéger l’or dans notre cours d’eau aurifère. Je vous explique ci-après ce que je regarde en priorité sur une nouvelle zone.

Utilisez vos connaissances techniques pour trouver la façon dont l’or peut se déposer. Essayez de vous rappeler la théorie de dépôt de l’or et de scanner votre environnement avec ces connaissances en tête. Nous vous rappellerons tout ça un peu plus bas.

Patience et stratégie.

Prospecter ne veut pas dire aller partout. En fait si, il faudra aller partout mais de façon méthodique. Rappelez-vous: L’objectif est de chercher l’or, puis de découvrir la meilleure zone de concentration. Il faudra être méthodique pour ne rien louper. Si vous avez un doute sur une zone, levez le doute en testant au pan. Votre but est justement de quadriller la zone pour savoir exactement ce qu’elle contient et encore mieux comprendre comment elle fonctionne. Faire cela prend du temps, beaucoup de temps, mais c’est un temps qu’il faut prendre pour pouvoir qualifier le spot de viable pour une exploitation ou pour aller ailleurs.

Comment qualifier une zone de viable pour poser une rampe de lavage? Une rampe d’orpaillage ne se pose pas dès le départ. Ce serait bête de passer plusieurs heures à remplir une sluice box de graviers si finalement il n’y a presque pas d’or. Tant d’effort pour rien …

Personnellement, je considère qu’une rampe peut être posée ici, si et seulement si je trouve 2 pans d’affilée avec au moins 4 paillettes ( 1/2 pan rempli de graviers brut non-tamisé). En dessous de cette cible, je considère que la zone que je teste n’est pas assez rentable pour poser une rampe de lavage. Ceci est une règle très personnelle. Si c’est négatif, je poursuis ma prospection pour être certain de ne rien laisser passer. Lors de vos tests, il faut toujours traiter la même quantité de graviers bruts.

À retenir pour avoir une bonne philosophie de prospection.

  • On cherche à savoir s’il y a de l’or.
  • Puis, on cherche à savoir où il est le plus concentré.
  • On recherche l’or dans toute la zone, dans des recoins évidents théoriquement mais aussi ceux plus saugrenus, on ne sait jamais.
  • Si on a un doute, on teste car on est là pour tester et lever les doutes.
  • Je définis un nombre de paillettes qualifiant le test de positif pour exploiter la zone à la rampe.
  • Lorsqu’on teste au pan, on le remplit avec le même volume de graviers bruts pour savoir combien de paillettes d’or il y a par volume identique de graviers et ainsi pouvoir comparer les zones testées.

Quoi regarder, où regarder pour prospecter ?

Regardez le niveau de l’eau et les données vigicrue.

La première chose à faire, en arrivant, c’est d’aller sur votre smartphone et regarder sur Vigicrue (sur mobile, l’appli s’appelle “riverapp”). Normalement, vous avez relevé, avant de partir, la hauteur d’eau la plus haute sur la borne directement en amont par rapport à l’emplacement de votre spot. Toujours avant votre départ, chez vous, vous avez également pris la hauteur d’eau . Vous pouvez donc voir, une fois sur place jusqu’où l’eau est montée. Moi, je me dis que l’or, en cas de crue, peut être brassé jusqu’à 1/3 de la hauteur maximum par rapport au niveau actuel. Avec un rapide calcul, vous pouvez donc estimer à quelle hauteur l’or peut se déposer.

Une fois sur place et en prenant en compte le niveau de la hauteur d’eau actuelle, vous pouvez déduire sur quelle hauteur l’or se dépose pour le cas de l’or de crue. Une information précieuse qui peut ouvrir des zones à la prospection.

Regarder la couleur du sol et des graviers.

Lorsqu’on cherche de l’or, on cherche indirectement une accumulation de matériaux lourds. Par chance, l’or est souvent accompagné de sable noir ou des grenats roses. On cherche donc des zones ou la couleur des graviers est assez sombre localement. Apprenez à reconnaitre la présence d’hématites qui est d’une couleur bordeaux foncée. C’est également un minéral assez dense qui accompagne le sable noir et l’or dans la goldline. Vous pouvez aussi rechercher des traces de ferrailles charriées par le cours d’eau. C’est souvent un excellent indicateur de l’or.

pelle à cendre pour récolter le gravier lors de la prospection

Recherchez également la présence de quartz. Le quartz est le substrat matriciel de la formation de l’or dans la plupart des rivières française.

Suivre les taches sombres du sable noir.

Le sable noir est un très bon indicateur tout comme les grenats dans certaines régions de France. L’idéal en prospection est de définir au plus vite le tracé de la Goldline. C’est souvent plus difficile qu’il n’y parait, car elle se trouve souvent sous l’eau. En période éluviale, l’été, les niveaux sont plus bas et des zones normalement submergées se retrouvent à l’air libre.

goldline en bordure de berge idéal à prospecter

La goldline est le passage de l’or et des matériaux lourds sur un ou plusieurs chemins définit par le substrat rocheux et le courant. Avec le sable noir ou les grenats, il est possible de suivre un de ces chemins de la goldline qui se caractérise par un dépôt de couleur sombre sur les cailloux et roches du sol. Recherchez ces traces pour effectuer vos tests. C’est souvent positif.

Recherchez les pièges à or potentiels.

Comme nous en avons déjà parlé en détail dans l’une des pages du site, on doit rechercher du bedrock apparent pour voir si on peut voir des fissures, des marmites ou des failles. Si vous êtes sur un méandre, il est fort probable que vous ayez un banc de graviers à prospecter. Commencez toujours par les pièges les plus évidents.

> Les méandres.

Les méandres sont souvent les zones privilégiées pour prospecter car ils forment souvent des bancs de graviers (appelés également “barres”). C’est une zone de ralentissement par excellence qui favorise le dépôt de matériaux. D’où sa présence ici. Ces bancs fonctionnent comme un tapis spaghetti c’est-à-dire qu’ils captent de façon passive et par gravité les paillettes d’or. Ces bancs étant déjà une zone de dépôt de par une accumulation de graviers, c’est de loin le piège le plus accessible mais pas forcément le plus payant en terme de présence d’or. Ces bancs sont souvent à l’intérieur du tournant du lit fluvial. Cependant, il arrive d’en trouver à l’extérieur et il sera alors érodé.

prospection d'un banc de galets

Cela traduit que c’est probablement un ancien banc lorsque le cours d’eau passait alors par là il y a plusieurs siècles. À l’œil, il est possible de se faire une idée sur son potentiel, tout simplement en regardant la nature et la couleur du gravier. Si vous trouvez du sable noir parmi le gravier brut, des hématites, ça peut sentir bon. Habituez-vous à soulever la première couche de galets pour vérifier la présence de sables et graviers noircis par la magnétite et hématites (sable noir). Si les galets sont bicolores (gris et blanc) ou majoritairement blanc avec présence de briques, changez de spot car ces types de matériaux sont trop légers pour concentrer suffisamment l’or. L’idéal est de prospecter ces bancs juste après une inondation. Ainsi l’or n’a pas trop eu le temps de s’enfoncer en profondeur à travers le banc.

> Le banc au milieu d’une rivière dit “banc en tresse”.

Les bancs en tresse sont des bancs de graviers éphémères. Ils changent de place d’une année à l’autre. Cela peut être intéressant après une crue. Si le test au pan est probant, il faudra se dépêcher pour l’exploiter car rien ne dit que ce banc existera la saison prochaine, surtout s’il n’y a aucune végétation. Si la végétation est déjà présente, c’est que le banc contient de l’argile et joue alors un rôle de ciment. Le système racinaire de la végétation fixe l’ensemble et peut résister aux éléments. Dans ce cas, il y aura de grandes chances que ce banc devienne un îlot et y reste pour un bon moment.

NB : Pour les bancs de graviers, il faut toujours privilégier la partie la plus en amont du banc. C’est à cet endroit que le courant se ralenti le plus fortement et soudainement. C’est donc à cet endroit que l’on trouvera le plus d’or.

> Les terrasses.

Les terrasses sont des formes de bancs mais qui s’accumulent sur une pente. Cette disposition traduit que le dépôt se fait avec force contre ce pan de berge. Et si le courant frappe fort pour déposer des graviers et galets aussi hauts, c’est que l’or doit s’y déposer aussi. Une terrasse peut aussi se créer au milieu d’un banc, mais aussi sur un banc, si le courant du lit en crue est suffisamment puissant pour creuser à travers le banc et créer une terrasse. Ce banc aura alors subi une érosion importante de par la puissance soudaine de l’eau. C’est l’occasion de trouver l’or ancien déposé ici depuis longtemps.

C’est le fond du canal qui érode en période alluviale le dessous du banc faisant écrouler la structure. Il est donc tout aussi intéressant de tester cette configuration de terrasse car vous aurez accès à du gravier relativement ancien, surtout lorsqu’on sait que l’or sur un banc s’enfonce avec le temps. N’oubliez pas non plus de vérifier la hauteur avec les données de vigicrue.

> Les pièges dans le bedrock : failles, fissures, marmites.

L’avantage du bedrock c’est qu’il ne page pas. Ces irrégularités de surface créent autant de pièges à or. Si le bedrock est apparent en surface, grattez avec votre tournevis ou cuillère la moindre faille ou trou rempli de graviers et sables. L’or s’accumule et se concentre très bien. Un trou, une faille jouent le même rôle qu’un riffle sur une rampe. Si les pièges sont petits, videz-les complètement. S’ils sont plus gros, vous pouvez attendre de venir avec une rampe plus tard. Grattez au plus proche de la roche car c’est là que les plus beaux grains ou pépites d’or seront présents. La taille des pièges n’a pas vraiment d’importance.

Le plus important c’est son contact avec le courant et la goldline. Personnellement, si je trouve de l’or dans une grosse marmite lors de ma prospection, je la vide complètement. Hors de question de laisser cela au risque qu’un compagnon en vadrouille profite de mon travail de recherche.

Le bedrock se trouve souvent sous l’eau. Vous pouvez faire de même avec votre pompe à main pour récolter les graviers sous l’eau ou avec votre poire d’aspiration à paillettes en mode “sniping” si les failles sont petites. Ces pièges de bedrocks sont souvent exceptionnels et riches en or. Privilégiez ce type de pièges lors de vos prospections. Si vous trouvez du bedrock un peu en hauteur, aidez-vous des infos de hauteur d’eau pour juger si le test en vaut la peine. Dans le doute, testez.

> Les rochers.

Prospecter un rocher est très intéressant, et plus il est gros, mieux c’est. Plus il sera gros et massif, moins il sera susceptible de bouger par la force des éléments. Grattez dessous avec votre pelle ou avec votre pompe Henderson si c’est sous l’eau. Cherchez le contact avec la roche le plus possible. Déplacez ou faites rouler le rocher dans le sens inverse du courant si vous le pouvez, pour avoir un meilleur accès au gravier.

> Les anciens lits de rivières.

Vous pouvez également trouver des bras morts (lits secondaires du lit principal avec de l’eau circulant en période de crue et à hautes eaux, asséchés pendant l’étiage), ou encore d’anciens lits passés. Ce type de prospection est très compliqué de par la difficulté à les reconnaitre ou à les trouver. C’est d’autant plus vrai pour les anciens lits qui sont très souvent recouverts par de la terre végétalisée.

NB : Nous ne parlons pas, volontairement, du cas de la prospection dans les zones de racines des végétaux. Même s’il est vrai que la concentration en or fin peut être importante dans les racines en bordure de berge, elle est également destructrice de la richesse du biotope ainsi que le maintien de la berge en place. Gardez en tête que l’ensemble des berges fluviales sont classées natura 2000 et si vous êtes pris en flagrance de destruction de biotope, c’est 1 200 euros d’amende.

Comment utiliser son pan pour prospecter.

Le pan américain est le matériel indispensable d’un prospecteur pour rechercher des minéraux lourds dans un gisement de placers potentiellement aurifère. Un pan permet de séparer efficacement les minéraux lourds de tous les types de matériaux plus légers tels que le sable ou le gravier. Nous allons donc chercher la présence ou l’absence d’or et s’il y en a, on pourra le quantifier pour comparer les résultats d’un point à l’autre de la zone de recherche. (Nous avons une page dédiée à l’utilisation du pan américain ).

prospection au pan au milieu de la rivière

Voici comment réaliser les tests au pan :

  • Remplissez votre pan de graviers bruts non-tamisés à la moitié de sa contenance max.
  • Vous aurez très certainement de grosses pierres mais conservez les lors du débourbage pour briser les argiles et mieux faire descendre l’or au fond de votre pan.
  • Vous pouvez utiliser un tamis pour dégrossir préalablement le travail mais attention ! Il faut que la quantité de graviers bruts que vous testez soit identique d’un test à l’autre pour comparer la richesse en or d’une zone à l’autre.

NB : pour comparer une concentration d’or, on cherche à connaître le nombre de paillettes d’or au fond d’un pan, sur une quantité de graviers bruts identiques.

Quantifier les résultats de votre pan.

L’évaluation quantitative de vos résultats est le meilleur moyen de prévisionner votre prochaine récolte. Ce sera également le fondement de l’évaluation de vos options en termes de techniques et de matériels à utiliser par la suite. En effet, une évaluation quantitative satisfaisante fournira deux informations clés :

  • La quantité d’or que l’on peut récolter.
  • Le volume de terre à traiter pour trouver x grammes d’or.

Ce sera donc en fonction de la taille des paillettes découvertes que vous pourrez calculer la concentration d’or de votre gravier. Par exemple, j’ai pour habitude d’exploiter des zones contenant au minimum 3 grammes d’or par tonne de graviers. En dessous de ça, je change de spot car il est peu rentable. Bien sûr cela est fonction de vos habitudes et surtout du potentiel de vos spots.

Enregistrement de vos résultats de prospection.

Si vous êtes un prospecteur énergique, vous allez bientôt tester de nombreux endroits et collecter de nombreux concentrés de pans. Enregistrez vos informations avec votre bloc-note.

  • Emplacement du site : prenez des photos et dessinez les caractéristiques du spot. Enregistrez cela dans votre cahier. Vous trouverez également utile de tracer l’emplacement du site sur une carte topographique si possible.
  • Caractéristiques du site : Notez les observations sur le spot, par exemple s’il s’agit d’une berge pentue, d’une barre ou banc de graviers ou d’une exposition au substratum rocheux (bedrock). la caractéristique des sédiments peut être notifiée avec présence de grenats, de quartz, sables noirs, olivines, schistes, ….
  • Informations sur l’échantillon : Notifiez également, la tailles des paillettes d’or que vous trouverez. Inutile de mesurer. Qualifiez-les en points, farine, paillettes, ailes de mouches, grains ou pépite.

Évaluer votre recherche.

L’obtention de résultats de prospection encourageants ne sera que le début de vos efforts pour comprendre le potentiel de votre découverte, surtout si vous envisagez de l’exploiter au sluice par la suite. Il existe de nombreuses approches minières que vous pouvez adopter et votre choix dépendra beaucoup du temps et des ressources que vous souhaitez personnellement engager. À ce stade, vous souhaiterez définir avec précision certaines caractéristiques clés de votre nouveau gisement. Les caractéristiques les plus fondamentales à prendre en compte sont la taille de vos paillettes, la taille du gisement et la teneur des dépôts.

exploitation après avoir prospecter

La taille du gisement est définie par la surface de la zone aurifère et la profondeur exploitable. Il faut généralement un effort considérable, pour rendre accessible un dépôt “rentable”. Votre objectif sera de faire une carte qui montre où se trouve votre dépôt et comment il varie en profondeur. 

  • Taille (m3) = surface (m2) x profondeur (m).

Faire une carte montrant l’emplacement et l’épaisseur de votre dépôt nécessite de nombreux tests où vous pouvez confirmer la présence d’or. Chaque fois, vous devez pouvoir justifier la teneur en or. La collecte d’échantillons représentatifs du gisement sur toute sa superficie et également sa profondeur est essentielle pour déterminer la teneur et la variation de cette teneur. Plus vous déterminez avec précision la taille et la teneur de vos dépôts, plus vous aurez confiance dans la quantité d’or que vous aurez découverte et que vous pourrez récolter voire exploiter plus tard :

  • Total du poids d’or du spot = taille (m3) x grade (gramme / m3).

Si la taille et le grade sont encourageants pour votre dépôt, vous pouvez évaluer d’autres facteurs qui affecteront vos décisions concernant les options d’exploitation minière. Par exemple, la disponibilité de l’eau, la possibilité de poser facilement une rampe de courant, une variation de niveau fiable (barrage), la préparation du terrain par du décaissement et la remise en état. Si vous parvenez à répondre à tous ces facteurs, votre prospection est une réussite et vous pouvez passer dans la phase d’exploration en connaissant exactement ce qui vous attend et sans mauvaise surprise.

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