Reboucher et remettre en état après avoir orpaillé
De la même manière qu’en détection, l’orpaillage possède certaines règles. Quelques-unes sont purement juridiques, d’autres sont simplement éthiques. On entend par éthique tout ce qui fait appel au bon sens, au respect des autres et du milieu dans lequel nous évoluons, à savoir par exemple de remettre en état le milieu dans lequel nous exerçons notre loisir, notamment de reboucher nos trous.
Certaines personnes ne se sentent pas concernées par cet état d’esprit. C’est un fait. Pourtant, ce genre d’agissement génère 2 effets néfastes : un risque d’accident pour autrui et une mauvaise image de notre loisir.
Ne pas reboucher ses trous, c’est un risque pour autrui.
Avant de rentrer dans le détail, je vais vous raconter ce qui est arrivé au voisin de mon oncle. Rien à voir avec la détection ou l’orpaillage.
Un jour, un chercheur de champignons se promenait dans le bois de ce voisin. Il s’est fait mordre par une vipère à la jambe. Les urgences l’ont pris en charge et il a été soigné à temps. Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là. La victime a porté plainte contre ce voisin pour mise en danger de la vie d’autrui suite à négligence. Il lui a été reproché d’avoir mal entretenu son bois, favorisant la prolifération de nuisibles et de ne pas avoir interdit l’accès au public.
Ce petit exemple souligne 2 aspects importants de la loi , à savoir d’une part, que nul n’est censé l’ignorer et d’autre part, qu’un acte de négligence est répréhensible.
Au bord de l’eau, le même principe est applicable. Pour pratiquer l’orpaillage, selon les départements, une autorisation ou une déclaration auprès des autorités vous est demandée. Dans ce document, qui vous rend responsable pénalement, vous devez mentionner que vous respecterez le code minier et que vous vous engagez à remettre en état toutes traces de votre activité.
Un placier peut vite devenir une zone de guerre.
Néanmoins, il n’est pas rare de voir certains endroits marqués par les stigmates de l’orpaillage : des trous, des tas de graviers, des déchets, des traces de feu, …. mais ce que les gens oublient, c’est que derrière cette négligence se cache leur responsabilité en cas d’accident corporel. La responsabilité pour l’orpailleur est indirecte.
Voici un petit exemple qui parait extrême mais qui peut être réel. Je me promène sur un banc de graviers au bord de l’eau. Par manque d’attention, je mets mon pied dans ce trou d’une quarantaine de centimètres et je me fracture la cheville. Résultat des courses : plâtre, rééducation, impossible de conduire et d’aller travailler. Connaissant la zone où je me trouve, je me doute bien que c’est un orpailleur qui a fait ça et qu’il n’a pas remis la zone en état.
Excédé, je prends des photos et je décide de porter plainte à la gendarmerie locale pour demander des réparations à ce préjudice. La question que l’on se pose alors est : contre qui vais-je me retourner ? Si je suis dans un domaine privé, non fermé, je me retourne contre le propriétaire. Si c’est dans un domaine public, c’est contre la collectivité locale. Et soyez-en sûr, le jugement sera en ma faveur, même si c’est une tierce personne qui en est l’auteur (n’oubliez jamais que c’est la préfecture qui donne les autorisations d’orpaillage pour déroger au code minier). De plus, ce n’est pas fini. Ma plainte va forcément faire réagir le propriétaire ou la collectivité locale. Comment ? En interdisant la pratique de l’orpaillage sur cette zone, voire sur l’ensemble du territoire.
Ne pas remettre en état donnent une mauvaise image à l’orpaillage.
Il en est ainsi lorsqu’une personne ne respecte pas ses engagements. Toute la communauté peut être concernée par un arrêté préfectoral interdisant la pratique de l’orpaillage. L’information sera relayée partout et impactera également l’orpailleur qui se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de là. N’oublions pas que nous ne sommes pas seuls à profiter des abords de l’eau. Promeneurs, pêcheurs, animaux, peuvent se blesser. Si nous voulons faire reconnaître le loisir de l’orpaillage, nous devons tout faire pour éviter de donner du grain à moudre à nos détracteurs et une image négative à ceux qui découvrent notre si beau loisir. Cela s’apprend dès le plus jeune âge.
NB : Ce principe de responsabilité et de négligence existe partout, et également en détection quand vous ne rebouchez pas vos trous.
J’entends déjà certains détracteurs répliquer : « ça ne sert à rien de reboucher ses trous ou une tranchée car à la prochaine crue, tout sera redevenu comme avant ».
4 réponses à donner :
1/ La prochaine crue arrivera en hiver ou au printemps, donc pas mal de mois vont passer avec le risque que quelqu’un se blesse entre temps. Les trous ne se rebouchent pas tout seuls.
2/ Le code minier est clair : il est interdit de détourner le cours du lit ou de la berge. Laisser un trou en l’état, peut modifier le cours de l’eau, et c’est interdit d’après le code minier.
3/ Toute modification de la berge qui rendait favorable le dépôt d’or peut complètement être chamboulée suite à la modification de la surface du banc. Un banc de graviers est mobile certes et toute modification peut favoriser ou empêcher les prochains dépôts, voire modifier la physionomie du banc et du cours d’eau dans certains cas. Or, s’il favorisait un dépôt d’or avant, autant le laisser comme tel en fin de session d’orpaillage.
4/ L’orpaillage a également un impact sur l’écosystème de la zone. Cela, les préfectures le savent bien, alors autant faire attention. Pour rappel, ce sont elles qui autorisent ou refusent la pratique de notre loisir !
Conclusion.
L’orpaillage de loisir est une activité minière qui nécessite de faire des trous. C’est également une activité qui se pratique dans un milieu naturel et nous nous devons de le respecter. Il parait donc logique de faire tout ce qui est en notre pouvoir, pour faire en sorte de rendre notre activité la moins visible possible.
Si vous êtes capable de creuser pendant 5 ou 6 heures par jours, je pense que vous devriez pouvoir prendre 10 minutes pour reboucher vos traces.
Dans le gard c’est exactement pareil et c’est même de pire en pire. Il y a des trous partout est, c’est vraiment triste de voir les berges dans cet état, surtout aux alentours du camping du chercheur d’or. J’ai appris par ailleurs que ce camping a permis de faire des stages à une montagne de personnes, des touristes, en pleine saison de sécheresse et de restriction cet été 2022. Parfois, il ne faut pas chercher la cause des problèmes trop loin. C’est le pognon des professionnels du tourisme qui en sont la cause. Ce camping devrai vraiment fermer ses portes et pour de bon.
Il est certain que lorsque je me souviens de l’autre vendeur de matériel faisant ses vidéos et ses reportages Youtube sur le salat, et que je passais derrière voir le résultat sur le terrain, c’était vraiment du grand n’importe quoi. Je suis pêcheur en Ariège et orpailleur du côté de Saint Giron. J’ai donc pu voir ce petit manège pendant près de 3 ans. Pour en avoir discuté avec la fédération de pêche à l’époque, visiblement, ce Monsieur était bien connu des pêcheurs, défavorablement.