La DDT 31 à la rencontre des orpailleurs pour un stage d’initiation
Comme vous le savez maintenant, la pratique de l’orpaillage de loisir nécessite une demande auprès de la DDT du département où vous souhaitez orpailler. Le problème que l’on rencontre fréquemment, c’est que le législateur ne connaît pas toujours ce qu’est réellement l’orpaillage de loisir et se fait donc une mauvaise idée, souvent dégradante, de l’orpaillage amateur.
Il est important de rappeler 2 choses :
- Pour pouvoir pratiquer l’orpaillage de loisir en France, nous sommes dans l’obligation de faire une demande d’autorisation auprès de la police de l’eau présente dans les DDT car c’est lui et lui seul qui supervise tout ce qu’il se passe dans et autour des cours d’eau.
- Si la DDT limite, restreint ou interdit certaines activités sur le domaine fluvial, c’est toujours et uniquement en lien avec un risque envers la faune et la flore ou, si nous généralisons, tout le biotope du milieu naturel de ces lieux.
En Haute-Garonne, bien que cela ait pris un certain temps à planifier (2 ans), nous avons donc proposé aux agents de la police de l’eau de la DDT 31 de venir voir ce qu’est, in situ, l’orpaillage de loisir, en dehors d’un écran de télé ou encore d’une chaîne YouTube ou nous savons que la réalité est toute relative.
Notons également que cette démarche a été lancée par la DDT elle-même, car elle ressentait le besoin d’en savoir plus sur cette pratique. Nous allons vous raconter cette journée, qui, pour nous, n’avait pas pour but de faire juste une démonstration (comme ils nous ont demandé), mais bien un vrai stage d’initiation.
Hors de question pour nous, orpailleur et association, de nous contenter de démontrer quoi que ce soit. Parfois, le meilleur moyen de comprendre une activité, c’est de la pratiquer et d’y participer.
Rappel de l’Historique de la réglementation de l’orpaillage en Haute-Garonne
- Avant 2015 : la pratique de l’orpaillage par les amateurs étaient anecdotiques, mais conformément à la réglementation nationale de l’orpaillage amateur, il était possible de faire une demande écrite ou par email auprès de la DDT du 31. L’accord était systématiquement donné sans aucune contrainte particulière si ce n’est par les moyens manuels classiques d’orpaillage (batée, sluice non motorisé, …)
- Été 2015 : refus systématique de la DDT du 31 de délivrer une autorisation favorable pour pratiquer l’orpaillage de loisir dans le département. La raison invoquée était un questionnement de l’impact sur le milieu de ce loisir et donc une position protectionniste en ne donnant plus d’autorisation aux chercheurs d’or. Cette situation perdurera jusqu’à l ‘été 2020.
- Eté 2019 : A la demande de la DDT 09, demande d’une enquête auprès d’un chargé de mission et naturaliste de profession, pour comprendre quel est l’impact de l’orpaillage sur le milieu aquatique Ariégeois. L’association Goldline Orpaillage s’est alors portée volontaire pour faire plusieurs démonstrations de la pratique de l’orpaillage de loisir pendant toute la saison 2019.
- Été 2020 : Suite à un travail conjoint entre la DDT du 31, la DDT du 09, les fédérations de pêche du 31 et du 09, de l’association Goldline orpaillage, Loisir aventure 09, et de la FFOR, un arrêté préfectoral a été imposé afin d’encadrer et autoriser à nouveau la pratique de l’orpaillage de loisir sous certaines conditions (période de la pratique, utilisation du matériel, demande à la journée et obligation de fournir un bilan de fin de pratique)
Suite à un énorme travail de plusieurs acteurs, administrations, fédérations et associations agissant sur le milieu aquatique et sur l’orpaillage, Une interdiction totale s’est transformée à en une autorisation maîtrisée de la pratique de l’orpaillage en Haute-Garonne.
Légiférer c’est bien, et c’est nécessaire, mais pour nous, association, il est indispensable que le législateur sache exactement de quoi on parle. C’est sur cette idée que la DDT s’est retrouvée, avec nous, au bord de l’eau, en botte, et batée à la main.
Une initiation à l’orpaillage de la DDT qui fait tomber certains préjugés et remettre en contexte les décisions prises
Nous voici donc partie à 2 pour cette initiation d’orpaillage, avec les 7 agents qui nous valident nos demandes d’autorisation d’orpaillage chaque été. Conformément à la règle imposée par ces agents, nous leur avons demandé à leur arrivée s’ils avaient fait leur demande d’autorisation … Un blanc s’installe et les regards se croisent.
Mais pas de panique, nous avons pris les devant en faisant une demande de stage sur notre lieu d’initiation, en bon et du forme. Ce fut pour nous l’occasion de briser la glace et de détendre l’atmosphère avant de commencer les bases du maniement du pan américain et expliquer comment se dépose l’or sur un placer.
Ce fut l’occasion d’expliquer d’où vient l’or, comme il est transporté par le courant et où il se dépose. Puis, nous leur avons montré l’utilisation du pan américain, de la rampe d’orpaillage. Enfin, on leur a appris que tout ce que nous déplaçons, nous devons le remettre en place, en bouchant nos trous.
Bien évidemment, nous n’allons pas vous dire où c’était, mais nous nous trouvions sur un beau placier où nous savions que l’or était bien présent. Car quitte à leur faire comprendre l’orpaillage, autant qu’ils trouvent et voient du vrai or alluvionnaire dans son milieu naturel.
Pour synthétiser l’ensemble des quelques heures passées ensemble, tout le monde a pu trouver de l’or, comprendre comment le trouver et se sentir pendant un instant, comme un chercheur d’or amateur. Tout le monde a passé un excellent moment marqué sous la bonne humeur et le plaisir de passer un bon moment, ensemble.
Se rendre compte par soi-même pour comprendre que l’orpaillage n’est pas un danger pour la nature
Pendant et à l’issue de ce stage d’initiation, la discussion a énormément tourné autour du fait que l’orpaillage de loisir est un loisir extraordinaire, intéressant, ludique, simple pour ceux qui le veulent et complexe pour les autres.
Mais nous pensons que le plus simple pour nous de conclure sur ce qu’a pensé la DDT du 31, à présent, sur ce loisir, est de vous transmettre ce que nous a remonté Monsieur Cauhapé, chargé d’hydroélectricité et travaux en rivière, au côté de Monsieur Comet, chef d’unité planification et qualité des milieux aquatiques, Direction départementale des territoires de la Haute-Garonne, en disant que notre activité n’a pas plus d’impact, de par toutes les tâches manuelles qui caractérisent ce loisir, qu’un groupe d’usager lambda au bord d’une rivière.
Notre objectif était donc assez simple : Montrer ce qu’est réellement l’orpaillage de loisir et leur prouver que cette activité a un impact trop souvent surestimé sur le milieu par le législateur, et peut donc avoir une idée erronée et péjorative sur notre loisir, à tort.